Comme évoqué dans notre dernière note, la tendance est actuellement à la reprise progressive du marché immobilier et à une hausse de l’octroi de crédits immobiliers.
Cette tendance se poursuit et les professionnels parlent d’une véritable reprise du marché sur le dernier trimestre de l’année 2024.
Du côté des prix, la baisse tend également à se poursuivre. En 2023, les prix des logements anciens ont chuté de 4% en moyenne, tendance qui s’est amplifiée avec une diminution globale des prix de 5,5% sur un an à la fin du mois de mai 2024.
Toutefois, nous constatons que le marché immobilier n’est pas uniforme : la baisse dépend des zones.
Pour les appartements, la baisse a pu atteindre voire dépasser 10% dans certaines régions, tandis qu’elle n’a été que de 1% dans certaines villes du sud. Les prix ont même augmenté dans certaines villes (Marseille, Nice, Toulon).
À Paris, le prix au m² des appartements anciens devrait être de 9 360 € en juin 2024.
En moyenne, le prix des appartements a baissé de 7,3 % entre juin 2023 et juin 2024.
Pour les maisons, la baisse est nationale sauf dans certaines villes (Reims, Nîmes, Amiens, Tours). Le prix des maisons a diminué de 7,7% en moyenne entre juin 2023 et juin 2024.
En revanche, l’immobilier neuf est actuellement en souffrance : la construction est en baisse (101 900 constructions de moins autorisées en un an), et l’on constate une baisse des réservations de 34 % et de mise en vente de 45 %.
Du côté des taux, la baisse se poursuit : la moyenne est de 3,81% au mois d’avril, contre 3,90 % au mois de mars. Il est même possible de trouver des taux à 3,50% pour les meilleurs dossiers.
Cette baisse devrait également se poursuivre grâce à la baisse des taux directeurs annoncée par la Banque Centrale Européenne le 6 juin 2024.
D’une manière générale, il a été constaté une baisse annuelle des transactions de 23% en février 2024 : cette diminution devrait commencer à s’amoindrir dans les mois à venir, d’autant que l’on observe un léger regain d’activité par endroits (nombre de visites en hausse de 10 à 30% selon les régions).
Analyse de la proposition de loi n°2583 déposée le 2 mai 2024
Le député Renaissance de Seine-Maritime, Damien ADAM, a déposé le 2 mai dernier, une proposition de loi visant à généraliser la clause de portabilité dans les contrats de prêt immobilier. Cette clause permettrait ainsi à l’emprunteur de maintenir les conditions du prêt initialement accordé en cas de vente du bien pour l’achat d’un autre bien.
Mais cette proposition de loi est vivement critiquée, notamment par les professionnels immobiliers, pour qui cette loi serait une « fausse bonne idée », malgré la volonté certaine de trouver des solutions pour permettre aux particuliers d’investir.
Certains expliquent que la portabilité des prêts est en réalité avantageuse pour les particuliers disposant déjà d’un crédit en cours, mais elle est au contraire défavorable pour les primo-accédants qui souhaiteraient investir pour la première fois dans un bien immobilier.
En effet, les banques, pour se protéger, vont faire porter le risque de ces anciens crédits sur les primo-accédants, ce qui résulterait en une hausse des taux d’intérêts pour ces derniers. Par conséquent, dans cette situation, les détenteurs d’un crédit immobilier seraient avantagés par rapport aux primo-accédants, qui subiraient une hausse des taux d’intérêts sur leurs crédits, rendant alors encore plus compliquée l’acquisition de la propriété pour eux.
Ainsi, il semble peu probable que cette proposition de loi soit acceptée. Néanmoins si celle-ci devait être approuvée, les banquiers ne sont actuellement pas séduits par la proposition de loi, dangereuse pour eux, et risquent donc de ne pas la suivre.
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