Du côté des marchés – Décembre – RETRO 2024

Du côté des marchés

En 2024, les marchés actions mondiaux ont connu une année exceptionnelle :

  • Actions monde : performance notable de l’indice MSCI World qui a progressé de 17% en retenant toutefois l’apparition de disparités significatives par pays et par secteurs.
  • Marchés américains ont particulièrement brillé : le S&P 500 augmentant de 23 % et le Nasdaq de 25 %.
  • L’Europe a enregistré, quant à elle, des performances plus modestes avec un EuroStoxx 50 qui progresse (tout de même !) de 8%.

La vigueur des marchés américains s’explique par une productivité accrue, source d’innovation continue, une croissance économique résiliante soutenue par la consommation et une politique fiscale très expansionniste. Au sein des marchés américains, les grandes capitalisations technologiques ont été les principaux moteurs de cette progression. Contrairement à 2023, où la performance était concentrée sur un petit nombre de valeurs technologiques surnommées les « 7 Magnifiques » (Tesla, Apple, Amazon, Alphabet, Microsoft, Meta et Nvidia) l’année 2024 a offert une contribution plus équilibrée à la performance du S&P 500, malgré la surperformance du secteur technologique. Ces valeurs, représentant 31 % de l’indice, ont contribué à 33 % de sa performance totale, contre 66 % l’année précédente.

L’année 2024 a également été marquée par la sous-performance des indices européens. Selon le Cabinet Officina, les facteurs infra permettent d’analyser, pour partie, cette tendance :

  • Une croissance économique plus faible due à une productivité réduite ;
  • Une propension à l’épargne plus élevée des ménages (15 % de leur revenu contre moins de 5 % aux États-Unis) ;
  • Des prix de l’énergie plus élevés ;
  • Une exposition industrielle plus sensible aux taux d’intérêt élevés ;
  • Une dépendance accrue au commerce mondial et à la Chine ;
  • Une réduction des dépenses publiques ;
  • Une perception générale d’un continent en perte de vitesse sans moteur de croissance clair ;
  • Enfin, les crises politiques en France et en Allemagne ont également pesé sur la confiance des investisseurs, entraînant des flux de capitaux moins importants vers l’Europe. Le CAC 40, ainsi affecté par l’instabilité politique et les menaces de surtaxation des entreprises françaises, a reculé de 2%.

Les marchés émergents ont également sous-performé par rapport aux pays développés en 2024, avec une progression de 5% pour le MSCI EM en dollars, contre 17% pour le MSCI World. La force du dollar a pesé sur la performance des indices émergents. Grâce à des plans de relance répétés, le marché chinois a rebondi de 19% (MSCI China). Après un début d’année difficile, marqué par le slogan « ABC » (Anything But China) jusqu’en septembre 2024, un plan de relance majeur a propulsé l’indice de 30 % en quelques semaines, avant une stagnation. Cependant, à long terme, il semble difficile de stabiliser la dégradation du marché immobilier et de créer un climat de confiance, tant interne pour stimuler la consommation qu’externe pour accroître les exportations. Fin 2024, le marché reste attentiste, en attente de preuves de l’efficacité de la relance de septembre ou de nouvelles mesures.

1 Les sociétés citées ne le sont qu’à titre d’information. Il ne s’agit ni d’une offre de vente, ni d’une sollicitation d’achat de titres.

Du côté de la macroéconomie

En 2024, l’économie mondiale a fait preuve de résilience malgré une inflation en ralentissement, mais toujours au-dessus des objectifs de long terme fixés par les banques centrales. Ces dernières ont néanmoins amorcé un assouplissement de leur politique monétaire avec 4 baisses de taux en Europe et 3 aux Etats-Unis.  Cependant, cette vue d’ensemble masque des disparités importantes, tant sur le plan de l’activité économique que des pressions inflationnistes.

L’année 2024 a été marquée par plusieurs tendances notables : une économie américaine robuste (surpassant largement l’Europe), une industrie manufacturière mondiale à la peine (pénalisée par des taux d’intérêt élevés et par des surcapacités en Chine) et des services mieux orientés, une situation qui se reflètent dans les prix (une stabilité des biens, exposés à la déflation chinoise, et une hausse significative des prix des services).

2024 a vu la réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Il prône un faible rôle de l’État, une fiscalité réduite, moins de normes, et un protectionnisme renforcé. Cette dynamique évoque une nouvelle ère reaganienne, marquée par la déréglementation, des baisses d’impôts, une poussée de l’innovation, et une protection accrue des intérêts américains. Avec Trump, les États-Unis amorcent une politique favorisant les entreprises et les marchés intérieurs, une orientation saluée par les marchés financiers

En revanche, l’Europe traverse une période d’incertitude politique et économique. En France, la dissolution de l’Assemblée nationale aggrave des déficits supérieurs aux prévisions. En Allemagne, la coalition au pouvoir s’effondre face à une récession industrielle prolongée. Globalement, l’Europe semble confrontée à une stagnation économique, entre la nécessité de réduire les déficits, l’absence de moteurs de croissance et une morosité des consommateurs, sans réponse politique adaptée.

La Chine, de son côté, tente de contrer la déflation par des plans de relance étatiques, mais sans réformer ses entreprises publiques ni résoudre les surcapacités industrielles et les problèmes structurels de son marché immobilier.

Document achevé de rédiger le 10 janvier 2025 par le Cabinet OFFICINA et à destination unique des particuliers.

Du côté des marchés
(RETRO 2024-déc)
retrospective marchés financiers officina 2024
Melanie
Melanie