- Les marchés financiers ont été secoués ces derniers mois par divers évènements et décisions politiques, ayant parfois un fort impact sur leur pérennité. En effet, et depuis le mois de février 2025, les investisseurs et marchés restent majoritairement inquiets, notamment en raison des décisions plutôt impulsives et changeantes du président Donald Trump.
- Le 2 avril dernier a eu lieu le Liberation Day, qui a eu de lourdes conséquences sur les marchés, et particulièrement sur les actions.
- Depuis le 12 mai dernier, les inquiétudes des marchés se sont apaisées, après un relâchement des tensions diplomatiques entre les Etats-Unis et la Chine. En parallèle, Donald Trump annonçait le début d’un moratoire de 90 jours, pendant lequel les Etats devraient négocier de nouveaux droits de douanes avec les Etats-Unis. Cette annonce a relancé une période de retour au calme sur les marchés, marquée par un regain important de performances sur les marchés, du côté des actions américaines, mais également du côté des actions européennes, dont certaines ont frôlé leur plus haut niveau historique.
- La Banque Centrale Européenne a annoncé le jeudi 5 juin une nouvelle baisse de 25 points de base du taux de dépôt en zone euro, atteignant un niveau de 2%. Il s’agit là de son plus bas niveau depuis le 15 décembre 2022.
- Cette baisse est notamment motivée par un ralentissement de l’inflation sur un glissement annuel en zone euro, à 1.9% en mai, soit son plus bas niveau depuis 4 ans.
- Les menaces des taxes douanières de Donald Trump se sont temporairement dissipées durant le mois de juin, laissant place à une crainte de l’intensification des conflits géopolitiques, notamment au Moyen-Orient. Certains craignaient que l’Iran ne ferme le détroit d’Hormuz, plaque tournante du pétrole mondial, entraînant alors une hausse des prix du baril.
- Enfin, à l’aube du mois de juillet, les investisseurs ont repris confiance après plusieurs semaines d’incertitudes et de stress (baisse des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, accalmie du côté des taxes douanières) : les marchés poursuivaient leur rebond, avec des performances aux Etats-Unis qui frôlent les ATH (All Time High) comme le S&P500 et le Nasdaq.
- Le taux annualisé de l’inflation dans l’Union européenne est remonté à +2% sur le mois de juin, contre 1,9% en mai dernier.
- Concernant le pétrole, le prix du baril était remonté au début du mois de juin en raison des tensions importantes au Moyen-Orient. Toutefois, après le 24 juin dernier, et l’annonce d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et l’Iran par le président américain a permis un retour à la normale sur le prix du pétrole. Cette annonce a également profité aux marchés, dont les performances sont reparties à la hausse ces dernières semaines.
- Sur les marchés de manière globale, fin juin, après un deuxième trimestre marqué par la forte volatilité des marchés et notamment des actions, celles-ci remontent, portées par les actions américaines, les autres zones géographiques restant plus en retrait. Du côté des matières premières, celles-ci sont en baisse, tandis que les obligations restent plus stables. Sur la première semaine de juillet, les marchés se sont stabilisés (avec toutefois une poursuite des bonnes performances des actions américaines), témoignage de l’attente du 9 juillet, date de fin des négociations sur les droits de douanes.
- Les actions américaines sont à leur plus haut taux historique sur le mois de juin, et ont effacé la baisse causée par le Liberation Day, portées par le secteur de la technologie (S&P500 a fait +5,08% en un mois, MSCI World +4,35%). Le Nasdaq a progressé de +17% au 2e trimestre, grâce à de bonnes performances des grosses entreprises du secteur : +31% pour Nvidia sur le T2, qui devient d’ailleurs la première entreprise à atteindre les 4 000 milliards de dollars de capitalisation boursière.
- Le mois de juin a été le mois le plus actif de l’histoire du marché européen du haut rendement, avec un volume record de 27,9 milliards d’euros émis sur le marché du crédit à haut rendement. Cette accélération s’explique par une baisse cumulée de 100 points de base des taux directeurs de la BCE depuis le début de l’année, ainsi que par l’échéance du 9 juillet, date de mise en place des nouveaux tarifs douaniers américains, qui a incité les émetteurs à accélérer leur calendrier d’émission. Ce regain d’activité a notamment permis aux émetteurs de refinancer leur dette existante.
- Le sommet de l’OTAN a opéré un revirement dans la possibilité d’une Europe plus autonome. L’Europe s’aligne sur les exigences américaines en matière de dépenses militaires (5% du PIB d’ici 2035). De plus, les européens tentent de négocier en urgence de nouveaux tarifs douaniers avec les USA avant la date fatidique du 9 juillet, quitte à céder à certaines demandes de la Maison Blanche, notamment oublier la taxe sur les GAFAM, comme le Canada.
- La fin du délai de 90 jours de négociations autours des tarifs douaniers réciproques ce 9 juillet aura encore certainement des conséquences sur les marchés. Les investisseurs sont donc prudents, notamment avec les partenaires commerciaux des Etats-Unis. Certains accords ont été conclus (Royaume-Uni, Vietnam, la Chine partiellement), les autres Etats s’exposant aux décisions tarifaires de Trump. Néanmoins, le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a annoncé ce dimanche que les pays n’ayant pas conclu d’accord seraient notifiés de l’application automatique des droits de douanes le 1er août, repoussant ainsi le moratoire de 23 jours supplémentaires.
- Enfin, le Sénat a adopté le 3 juillet dernier le One Big Beautiful Actà 4 voix près : cette loi devrait creuser considérablement le déficit fédéral dans les dix prochaines années. L’agence de notation Moody’s a donné l’alerte en dégradant la note de la dette américaine afin de mettre en garde contre la hausse inévitable de l’endettement du pays. La loi a notamment pour but de supprimer des dispositions fiscales instaurées par Joe Biden telles que les incitations fiscales en faveur des énergies renouvelables, et met en place un dispositif fiscal avantageux pour le charbon utilisé dans la production d’acier. Plusieurs milliards seront également alloués à la lutte contre l’immigration. Quid de l’appréciation de la nouvelle par les marchés ?
- BCE : Les taux directeurs de la BCE sont toujours en baisse : après 8 baisses consécutives, le taux directeur est aujourd’hui fixé à 2% contre 4,5% l’an dernier. Les anticipations actuelles du marché s’accordent sur une ultime baisse des taux de la BCE pour l’année en cours, avec un niveau anticipé à 1.75% à la date du 18 décembre 2025 (dernière réunion de la BCE en 2025).
- Fed : la banque centrale américaine poursuit sa conduite attentive et maintient pour le moment ses taux à 4,5%. Les spécialistes penchent pour l’hypothèse d’une stagnation des taux directeurs de la Fed dans les mois à venir. De plus, le mandat de Jerome Powell prenant fin en mai 2026, Donald Trump a indiqué souhaiter désigner dès cet été son remplaçant. Cela poserait un souci d’indépendance du secteur bancaire américain, le successeur étant nommé pour suivre les baisses de taux souhaitées par le gouvernement Trump, et pourrait poser des problèmes de crédibilité aux fondements du système monétaire américain. Toutefois, la prise de fonction n’ayant lieu qu’en mai 2026, les marchés et le contexte ont encore le temps d’évoluer.
Taux directeurs |
31/12/2024 |
07/07/2025 |
Main Rate Fed | 4,50 % | 4,50 % |
Main Rate BCE | 3,15 % | 2,15 % |
Dépôt BCE | 3 % | 2 % |
Taux souverains | ||
10 ans USA | 4,57 % | 4,38 % |
10 ans Allemagne | 2,36 % | 2,64 % |
10 ans France | 3,19 % | 3,32 % |
Depuis quelques mois, le dollar a atteint son niveau le plus dégradé depuis 1973, avec un repli de plus de 10% par rapport aux 6 plus grandes monnaies (contre 15% à l’époque).
Le dollar rencontre des problèmes liés à la confusion de la politique économique aux Etats-Unis, ce qui freine les investisseurs. Il a ainsi atteint 1,18$ pour 1€.

La valeur du dollar s’est effondrée d’environ 12% depuis le 31 décembre 2024, ce qui a eu pour conséquence d’effacer toute ou partie des gains générés par les actions américaines chez les investisseurs européens sans couverture contre une baisse du dollar, en raison du taux de change.

Source : Primonial

Source : Primonial
Les investisseurs ont intérêt à surveiller principalement deux thématiques dans les semaines à venir :
- Les droits de douanes américains, qui pourraient avoir un impact négatif sur les perspectives économiques en Europe, et qui ont déjà un impact sur la confiance des investisseurs. Il semble important de garder un œil ouvert sur la politique menée par les Etats-Unis concernant les droits de douanes, notamment jusqu’au 1er août, date définitive de fin des négociations commerciales. Les annonces de la Maison Blanche auront certainement des conséquences sur les marchés, et sur la croissance en Europe, notamment sur les pays les plus exposés à l’échange avec les Etats-Unis, comme l’Allemagne et l’Italie. Les pays plus en retrait comme l’Espagne et la France devraient moins souffrir.
- La politique de la Fed (réserve fédérale américaine) : si certains investisseurs penchent toujours vers une baisse des taux directeurs de la Fed, cette dernière semble toujours rester prudente, car les barrières douanières mises en place par le président américain pourraient avoir un impact haussier sur les prix aux Etats-Unis. Certains spécialistes projettent donc une hypothèse de stagnation des taux de la Fed pour le moment.
Document achevé de rédiger le 08 juillet 2025 par le Cabinet OFFICINA et à destination unique des particuliers.